L’autophilie, c’est le plaisir de collectionner des voitures ou des objets liés à l’univers automobile. Une passion qui va au-delà de la simple possession, car certains passionnés ne se contentent pas d’entreposer leurs véhicules anciens. Ils aspirent à conduire au quotidien leur voiture de collection, même en plein hiver. Mais est-ce vraiment possible, voire légal ? Vintage Création vous répond dans cet article.
A-t’on le droit de rouler en voiture de collection toute l’année ?
La passion des voitures de collection est bien présente en France, avec plus de 1 000 000 de modèles recensés, détenus par environ 400 000 propriétaires*, selon la Fédération Française des Véhicules d’Époque (FFVE). Certains collectionneurs possèdent même plus de deux véhicules anciens. La question se pose alors de savoir si ces passionnés roulent réellement avec leurs trésors. En réalité, nombreux sont ceux qui acquièrent des voitures âgées de plus de 30 ans par pur plaisir, tandis que d’autres apprécient le style rétro et la robustesse des modèles anciens, les utilisant ainsi pour leurs déplacements quotidiens.
Il est légal de conduire une voiture de collection quotidiennement et où bon vous semble. Toutefois, des règles doivent être respectées. Lorsqu’un youngtimer passe au statut de voiture de collection, il bénéficie d’un traitement particulier auprès des assurances.
À noter : La transition vers le statut de collection n’est pas automatique ; une demande doit être soumise à la FFVE, qui l’examinera en fonction de divers critères.
Bien que légalement, il n’y ait pas d’interdiction, certains aménagements sont à prévoir. Une voiture de collection peut circuler partout, même dans les zones à faibles émissions (ZFE) qui sont normalement interdites aux véhicules polluants. Cependant, il existe des exceptions, notamment si la voiture est jugée trop polluante.
Quant à savoir s’il est possible de rouler avec son véhicule d’époque, plus particulièrement en période hivernale, aucun problème non plus au niveau de la loi.
Les avantages de rouler avec sa voiture ancienne l’hiver
Sortir sa voiture ancienne souvent, même au beau milieu du mois de janvier, a des avantages, surtout au niveau mécanique.
Une auto est faite pour rouler !
Les voitures anciennes ne sont pas simplement des objets décoratifs ou des investissements financiers, ce sont avant tout des véhicules destinés à être utilisés sur la route. Peu importe les caprices de la météo ou la période de l’année, une voiture est conçue pour rouler. C’est bien connu : un véhicule qui reste immobile peut subir des dommages aussi importants, voire plus, qu’un véhicule qui circule régulièrement, même dans de mauvaises conditions météorologiques !
Les routes sont mieux adaptées aujourd’hui
Prenons un peu de recul. Pensez-vous vraiment que nos anciennes voitures évoluent sur des routes de moins bonne qualité en 2023 par rapport à leur période de commercialisation ? Certes, les petites routes de campagne peuvent faire peur. Mais une Mercedes 280 SL Cabriolet de 1968 souffrira-t-elle réellement sur les routes d’aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr.
Les difficultés à prévoir avec sa voiture de collection à la période humide
Ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas dit : évidemment, quelques difficultés peuvent se profiler au moment de sortir sa voiture de collection dans le grand froid !
Sel et humidité : les grands ennemis des véhicules anciens
Le sel et l’humidité sont les deux grands fléaux des voitures de collection.
Les désagréments du sel de déneigement
Nous sommes reconnaissants pour le sel de déneigement et les équipes qui travaillent dur pour l’épandre, rendant nos routes plus sûres en hiver. Cependant, cette mesure de sécurité est tout simplement néfaste pour nos voitures.
Pour comprendre, il nous faut expliquer brièvement le processus qui permet au sel de débarrasser nos routes du gel. Concrètement, le sel de déneigement abaisse le point de congélation de l’eau, faisant ainsi fondre la glace sur les routes. Les pneus peuvent ainsi adhérer à la route au lieu de glisser sur la couche de glace.
Bien que cela soit une excellente nouvelle pour la sécurité routière, c’en est une mauvaise pour les propriétaires qui tiennent à leurs voitures. Pourquoi ? Parce que le sel est corrosif et accélère ce que les propriétaires redoutent le plus : la formation de rouille. L’exposition répétée au sel de déneigement aggrave le problème, conduisant à l’accumulation accrue de rouille et de dommages.
Pire encore, le sel a tendance à s’infiltrer dans le châssis où il n’est pas facile à détecter. Ajoutez à cela l’eau des routes mouillées, et vous obtenez la recette d’un désastre pouvant entraîner des dommages au châssis, aux ressorts hélicoïdaux, au système d’échappement, au pot d’échappement, voire aux freins hydrauliques (fuites).
Heureusement, ce n’est pas une fatalité. Si vous devez rouler sur des routes traitées au sel, évitez les dommages en :
- Rinçant votre voiture après la conduite et en accordant une attention particulière au châssis ;
- Stationnant dans un garage chauffé si possible ;
- Utilisant des ventilateurs pour sécher rapidement le châssis ;
- Appliquant annuellement une peinture antirouille au châssis.
Vous pouvez aussi, par mesure de précaution, cirer votre voiture une fois par mois et vérifier l’étanchéité des raccords et des joints.
Cela étant dit, ces mesures ne concernent que peu de personnes en France, la neige s’y faisant de plus en plus rare !
Protéger sa voiture de l’humidité hiémale
Ce n’est un secret pour personne : l’humidité et les voitures de collection ne font pas bon ménage. Si vous vivez dans une région propice à la neige et au verglas, vous devez prendre des mesures pour éviter les dommages dus au sel de déneigement, mais aussi à l’humidité.
En effet, des niveaux élevés d’humidité peuvent corroder les métaux, provoquer la rouille des pièces, fissurer le vinyle, endommager le cuir, détruire les composants électroniques, et bien pire encore…
Certaines des mesures prises pour éviter les dommages dus au sel de déneigement peuvent également aider à prévenir les problèmes d’humidité. Le fait de garer votre véhicule vintage dans un lieu chauffé par exemple, ou d’utiliser un ventilateur pour accélérer le séchage du véhicule.
Pour prévenir l’aggravation des dommages dus à l’humidité, vous pouvez aussi :
- Équiper votre véhicule d’un déshumidificateur et le vider régulièrement ;
- Examiner régulièrement l’intérieur et l’extérieur de la voiture pour dénicher toute trace d’humidité ;
- Ne jamais laisser d’objets humides dans votre voiture, car ils peuvent causer de la condensation dans l’habitacle ;
- Vous assurer que les trous de drainage du toit ouvrant ou des panneaux de pare-brise ne sont pas obstrués ;
- Si vous avez un climatiseur, le faire fonctionner pendant l’hiver, car il agit comme un déshumidificateur.
À noter : Le mieux reste de garder votre voiture au sec et à l’abri durant les périodes les plus humides de l’hiver.
Gare aux assurances frileuses !
C’est un fait, de nombreuses assurances hésitent à couvrir les véhicules de collection s’ils sont utilisés au quotidien. En raison de leur ancienneté, ces véhicules ont plus de chances de tomber en panne s’ils sont utilisés tous les jours, en particulier durant les mois d’hiver.
Si votre assurance accepte de couvrir votre voiture de collection, il se peut qu’elle impose certaines restrictions. Par exemple, elle pourrait exiger que vous possédiez un autre véhicule plus récent assuré chez elle. Elle pourrait également refuser de couvrir certains trajets, comme celui entre le travail et la maison. Certaines assurances fixent aussi une limite de kilométrage annuel à ne pas dépasser. Vérifiez les clauses de votre contrat d’assurance auto !
Consultez notre guide pour bien assurer sa voiture de collection.
Quelques précautions avant de conduire sa voiture de collection en hiver
Parce que les routes glissent davantage l’hiver, quelques précautions s’imposent avant de prendre le volant.
Une bonne révision
Avant de prendre la route en hiver, une inspection mécanique approfondie et une remise à niveau sont essentielles. Il est recommandé de s’assurer :
- d’avoir une batterie neuve et deux jeux de pneus de qualité ;
- de remplacer tous les fluides ;
- et de réviser le système de carburation.
Niveau conduite : prudence !
La tenue de route et le système de freinage des véhicules anciens sont moins performants que ceux des voitures récentes. Ils exigent donc plus d’anticipation au niveau de la conduite et des précautions accrues par rapport aux véhicules modernes équipés de la traction intégrale, de l’ABS, du contrôle de stabilité, etc.
En outre, gardons à l’esprit que par rapport à une voiture moderne, le véhicule ancien vous expose :
- à des démarrages parfois plus capricieux en hiver ;
- à un ralenti souvent instable pendant les premiers kilomètres ;
- et une régulation de la température de l’habitacle moins efficace.
Verdict : peut-on rouler avec sa voiture de collection en hiver ?
C’est légal, des précautions s’imposent, mais surtout… chacun fait bien comme il veut ! Niveau confort notamment, on peut comprendre que certains collectionneurs soient réticents. Pourquoi s’infliger de rouler par des températures négatives quand il fait à peine plus chaud dans l’habitacle ? On se met au volant de sa voiture ancienne par plaisir avant toute chose !
Passer par un restaurateur de voitures anciennes pour une remise en beauté
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